Aujourd’hui, la prise en charge des psychologues semble incontournable.
Vous avez entendu parler du remboursement des psychologues à partir de 2022 ?
On pourrait penser que c’est plutôt une bonne chose. L’effet d’annonce correspond à »les psychologues seront remboursés à partir de 2022 ». C’est globalement ce qui devrait être retenu par les Français, et jusqu’ici c’est une très bonne nouvelle. C’est une reconnaissance de l’importance des psychologues dans notre société. La crise sanitaire a mis l’accent sur la nécessité de proposer un accompagnement psychologique pour toutes et tous.
Cependant quand on s’intéresse aux détails de cette mesure, cela laisse les psychologues perplexes pour ne pas dire inquiets, pour la qualité des accompagnements psychothérapeutiques.
Les psychologues de Compiègne et du Compiégnois (pas juste ceux de Compiègne d’ailleurs) s’interrogent sur une prise en charge à deux vitesses :
Première option : honoraires libres (habituellement les honoraires (ou tarif) des psychologues sont autour de 60€), aucune prise en charge par la sécurité sociale, certaines mutuelles peuvent proposer une participation. Prise de rendez vous sans prescription par le médecin traitant.
Deuxième option : prise en charge à 100%, passage par le médecin traitant pour une prescription. Le psychologue est remboursé à hauteur de 40€, pour le premier rendez-vous, les suivant à 30€.
Après les 8 rendez-vous, il faudra une nouvelle prescription médicale pour poursuivre la prise en charge.
Je me demande comment les psychologues vont pourvoir proposer la même qualité de prise en charge avec une consultation dont les honoraires seront en moyennes divisés 2 ? A priori, certains psychologues ne seront pas conventionnés. D’autres conventionnés seront amenés à modifier le cadre de la prise en charge, et probablement de diminuer significativement les temps de consultation. Il y aura des délais de paiement et un traitement administratif plus important que maintenant.
Le cas de figure le plus flagrant est la consultation des psychologues pour un enfant ou un adolescent. Le premier rendez vous, se déroule le plus souvent en trois temps. Premier temps, avec les parents et l’enfant ou adolescent. Deuxième temps avec l’enfant ou l’adolescent. Troisième temps avec le ou les parents et l’enfant ou l’adolescent. Il semble difficile de réduire ces temps.
C’est aujourd’hui davantage une projection que la réalité. Mais si l’on prend l’exemple des médecins traitants, des kinés, on se rend compte que les temps de consultation ont en moyenne très significativement diminués. Le métier de psychologue reste particulier dans le sens où il faut un temps d’élaboration psychique durant le rendez vous, qui rend à priori peu compatible avec des rendez-vous »rapides ».
Est ce que nous allons assister à une prise en charge par les psychologues à deux vitesses ? Il est difficile pour le moment de répondre à cette question. Il est possible d’imaginer que les pratiques seront différentes.